Réconcilier l'individuel et le collectif
De la quête de soi à la réparation commune : Comment l'équilibre entre self-care et soin collectif peut transformer nos vies et notre société.
Passer 13h à écrire une newsletter Substack, ce n’est clairement pas satisfaisant. J’ai commencé à écrire sur ma vie, je suis partie dans tous les sens, j’ai voulu tout dire, tout expliquer, tout aborder. Mais en me relisant, c’était incompréhensible et incohérent. Mets ça sur Mercure rétrograde, personnellement je mets ça sur le fait d’être restée sous silence trop longtemps et d’être en train d’apprendre tellement de nouvelles choses en ce moment que j’ai envie d’exploser comme un ballon de baudruche dans lequel on a trop mis d’air. Du coup, j’ai tenté de reprendre les bases, un peu, et de parler uniquement ici de « collectif / individualisme ». Je partage mes réflexions sur leurs tensions, leurs complémentarités, je pose un peu mes pensées sur le soin, et j’explore ces deux approches, non pas en les opposant, mais en me demandant comment on peut les articuler ensemble. Belle lecture <3
Au menu du jour :
1. Pourquoi le self-care ne suffira pas à sauver notre société
2. L’individualisme : Un refuge face à un monde épuisant
3. Le collectif : Un espace de réparation commune
4. Réconcilier les deux : Comment les deux approches peuvent se compléter
5. Bye Bye 2024 - Hello 2025 ! Rejoins mon prochain cercle rituel
6. Conclusion & ressources : bâtir un équilibre ensemble
1. Pourquoi le self-care ne suffira pas à sauver notre société
Nous vivons dans un monde et un pays enracinés dans l’individualisme. Je ne suis pas historienne et clairement très mauvaise pour replacer tout ça, mais l’influence des Lumières et la Révolution française ont notamment bien implanté l’idée de l’individu. On ajoute à cela le néolibéralisme des années 80 : qui est une idéologie économique privilégiant la dérégulation des marchés, la réduction de l'État-providence et la promotion de la libre entreprise, souvent au détriment des solidarités collectives et des inégalités sociales. En gros, les grandes entreprises font ce qu’elles veulent, certaines personnes sont devenues plus riches et d’autres plus pauvres. Et bien sûr, tout cela en négligeant grandement la solidarité collective, encourageant les crises sociales et économiques qui ont conduit à un repli sur soi. Chacun·e cherchant des solutions personnelles face à des problèmes collectifs.
L’une des solutions personnelles qu’on a trouvées géniales, c’est le self-care, érigé dans notre société au rang de valeur suprême. Il devient une réponse à l’épuisement et aux pressions du quotidien.
Voici quelques exemples :
Le self-care purement individuel : Face au stress généré par des conditions de travail difficiles par exemple, on se tourne vers des pratiques comme la méditation, les soins de beauté, ou le yoga, sans remettre en question les causes structurelles du stress (charges de travail excessives, conditions de travail inégales, etc.).
La consommation responsable : Dans un monde où les crises environnementales sont de plus en plus visibles, on choisit de consommer des produits bio, locaux, ou éthiques pour se sentir mieux vis-à-vis de l'impact écologique de ses choix, sans remettre en question les grandes structures industrielles et économiques qui continuent de polluer.
L'entrepreneuriat individuel : Dans un contexte de chômage élevé, des personnes choisissent de créer leur propre entreprise pour "s'en sortir" sans se mobiliser collectivement pour changer les politiques publiques qui affectent l'accès à l'emploi ou la sécurité sociale.
La santé mentale individuelle : Face à des systèmes de santé mentale qui manquent de ressources, on se tourne vers des thérapies privées ou des solutions comme les applications de méditation par exemple, cherchant à résoudre nos problèmes personnels sans aborder les causes collectives comme le manque de soutien en santé mentale à l’échelle de la société.
Le repli sur soi : Devant des crises économiques ou sociales (comme la pauvreté ou les inégalités), on peut choisir de se concentrer uniquement sur notre famille ou nos proches, évitant ainsi toute forme d'engagement collectif pour changer les causes profondes des problèmes, et c’est bien compréhensible.
On nous promet l’autonomie, l’émancipation et la liberté, mais à jouer le jeu de l’individualité, on finit souvent par rencontrer l’isolement, les inégalités sociales, et l’oppression, en négligeant les facteurs structurels qui les produisent.
On nous offre des visions simplistes en mettant la faute sur ceux et celles qui rencontrent des difficultés (“il suffit de le vouloir, après tout” — non). Cet excès d’individualité détériore le bien-être collectif et la coopération. Mais surtout il nous écrase sur le poids de la culpabilité.
Si chacun·e cherche à se réaliser seul·e, bon courage pour s’organiser quand les enjeux sociétaux, comme des crises sanitaires, environnementales ou économiques, arrivent. Sans projet commun ni vision partagée, il devient difficile de trouver du sens. Il s’ensuit un sentiment de vide ou une quête incessante de reconnaissance, souvent illusoire.
On devient une société moins résiliante, moins solidaire, plus fragile, plus malléable, plus stupide. Et alors bonjour le sentiment de culpabilité qu’on traîne quand on n’y arrive pas, qu’on ne s’adapte pas, qu’on vit des obstacles ou un manque d’épanouissement. Oui, parce que c’est notre faute après tout (non, toujours pas).
Mona Chollet dans son dernier essais Résister à la culpabilisation décrit très bien cette idée. Elle insiste sur l'importance de réaffirmer notre droit à l’imperfection et au refus des normes oppressives, tout en militant pour un monde où les structures soutiennent réellement les individus. En somme, résister à la culpabilisation, c’est refuser de porter seul le poids d’un monde qui exige des changements collectifs.
Le self-care (ou soin de soi), loin d’être simplement une tendance, a évolué au fil des décennies et se trouve aujourd’hui au cœur de nombreuses réflexions. Pourtant, ce concept a été repris dans les années 70 par des mouvements sociaux, notamment le féminisme radical et le mouvement des droits civiques aux États-Unis, où il était perçu comme un acte de survie face aux systèmes oppressifs.
Ces mouvements cherchaient non seulement à revendiquer des droits, mais aussi à préserver le bien-être physique et psychologique des individus face à des violences institutionnelles.
Audre Lorde, une figure clé du féminisme noir, a théorisé cette pratique dans ses écrits. Dans A Burst of Light, elle écrivait : “Prendre soin de moi-même n'est pas de l'indulgence, c'est de l'auto-préservation, et cela constitue un acte de guerre politique.”
Pour les communautés marginalisées, le soin de soi devenait une manière de résister aux injustices en prenant soin de leur bien-être dans des environnements hostiles.
Mais c’est à partir des années 1990 et 2000, et avec l'essor des réseaux sociaux, que le self-care a été massivement récupéré par le capitalisme. Le marché du bien-être, qui pèse aujourd’hui 5000 milliards de dollars et connaît une progression annuelle de 7 à 10 % depuis une décennie, a transformé cette pratique en produit de consommation.
Des services comme le yoga en ligne, la méditation, les journaux de gratitude ou les produits cosmétiques se sont multipliés, souvent déconnectés des dynamiques politiques et collectives. En France, l’industrie du bien-être se classe parmi les leaders mondiaux, mais cette évolution pose la question de la dépolitisation du self-care : plutôt que de remettre en question les structures qui génèrent stress et mal-être, le marché nous encourage à nous y adapter, sans prendre en compte les causes profondes des inégalités.
En gros, on fait plus de thunes, on isole davantage, et on ne règle pas les problèmes.
Camille Teste, dans son ouvrage Politiser le bien-être, critique aussi cette dérive. Elle souligne comment le néolibéralisme a transformé le bien-être en produit de consommation dépolitisé, axé sur des solutions individuelles plutôt que collectives. Ce phénomène désolidarise le soin des contextes sociétaux et politiques, nous incitant à chercher des réponses seules, plutôt qu’en tant que collectivité.
Et quelle pression de tout mettre sur nos épaules !
Bien sûr, on n'a plus de jus quand il faut se tourner vers des causes plus grandes ou même tout simplement les autres. On concentre nos solutions individuelles, et le capitalisme, lui, renforce les dynamiques d’isolement et d’autocentrisme. Résultat : plus personne n'est apte à voir les solutions collectives qui pourraient permettre de lutter contre des causes structurelles des inégalités, celles qui pourraient vraiment changer les choses. (Mais bon, c’est pas rentable, so…)
Alors, en ce moment, je me demande :
Est-ce qu’on peut prétendre que la quête du bien-être individuel suffira dans un monde où les structures sociales et économiques génèrent des inégalités profondes ?
Et puis surtout, que perdons-nous à penser le soin uniquement comme démarche individuelle, déconnectée des dynamiques collectives ?
Et si on vit dans une société individualiste : Comment peut-on équilibrer l’individuel et le collectif pour que tout·e·s aillent mieux et que les grands méchants riches qui tuent notre planète partent à jamais ? :)
2. L’individualisme : Un refuge face à un monde épuisant
Comme beaucoup, j’ai découvert le self-care dans une période de grand épuisement. En écrivant ça, je me demande si je ne suis pas épuisée depuis la naissance même. Mais il y a quelques années, après mes études universitaires et le travail en “open space” à Paris, j’ai tout lâché pour partir en voyage. C’était trop de tout, et je n’y voyais plus clair. Je n’étais pas heureuse dans mon taf de graphiste/DA en agence de communication, et ma santé mentale et physique n’était pas au beau fixe. J’ai commencé à explorer plus en profondeur des pratiques telles que la méditation, l’écriture, la cartomancie, les rituels, etc., et ça me faisait réellement du bien.
On nous promettait l’improductivité en restant immobile en méditation. J’ai appris à poser mes limites (je crois), voire à savoir comment retrouver de la sérénité dans un monde agité (parfois). Je reconnais mes besoins émotionnels et je sais de plus en plus y répondre. Ça m’a aidée à me détacher des normes imposées et à redéfinir ce qui est important pour moi, en me mettant plus souvent en priorité.
J’avais l’impression que plus j’avançais dans l’expérience du bien-être, plus je craquais des codes de moi-même, prête à vivre une vie plus épanouie. Car apprendre à me prioriser dans un monde qui ne le fait pas, en tant que femme déjà, était un geste profondément subversif.
Et même si j’ai décapitalisé mes actions, et appris à écouter mes besoins grâce au self-care, notamment à travers toutes ces pratiques de bien-être, j’ai senti la pression et le productivisme qui s’immiscer envers et contre tout.
Bell Hooks, dans All About Love, rappelle que “prendre soin de soi est un acte de survie". Elle souligne aussi l’importance que le soin ne devrait pas être déconnecté des autres.
Et même si nous étions plusieurs aux cours de yoga que je faisais, à la méditation, etc., nous avions une individualité marquée. Les regards parfois à peine croisés, et si on pouvait un peu échanger à la fin de ces cours, c’était au mieux avec la.le prof, ou parce qu’on avait une connaissance dans le groupe. Mais généralement, chacun·e repartait à ses activités, et “ciao bonsoir merci pour le cours”.
Pour ma part, j’ai rapidement remarqué une limite : même si ces pratiques me faisaient du bien, elles restaient isolantes. Et à force de me concentrer sur mon bien-être, je m’éloignais des autres et de mes engagements collectifs, ce qui m’a amenée à réfléchir à une autre dimension du soin.
3. Le collectif : Un espace de réparation commune
Le soin collectif, lui, m’a souvent permis de traverser des moments de crise que je n’aurais pas pu affronter seule.
Je me souviens d’un cercle de parole auquel j’ai participé il y a quelques années. Nous nous retrouvions une fois par mois pour partager nos expériences, nos luttes, nos joies et nos vulnérabilités. Ce cercle a été thérapeutique, vivifiant, c’était un socle sur lequel j’ai pu me reposer et puiser de la force. Quand les choses vacillaient tout autour de moi, ce cercle, lui, était solide. Et pouvoir compter sur le “nous” était réparateur.
Audre Lorde parle de l'importance du collectif comme lieu de survie et de transformation : "Nos luttes individuelles ne sont pas séparées ; elles s'entrelacent comme des fils dans un tissu plus large."
Ces cercles m’ont appris qu’il n’est pas seulement question de parler, mais aussi d’écouter, de soutenir, et de comprendre que notre bien-être est intrinsèquement lié à celui des autres. Ils m’ont aussi permis de voir comment les pratiques de soin collectif rendent visible l’invisible : la charge émotionnelle que nous portons, les oppressions que nous subissons, mais aussi la puissance que nous pouvons mobiliser ensemble.
C'est pour cela que, depuis 2019, je ne cesse d’évoluer, d’apprendre et de proposer des espaces collectifs ! Parce que, au fond, je me sens souvent seule et incomprise, mais aussi que les groupes me donnent de la force et de l'énergie. C'est ce que je retiendrai quand je serai allongée seule dans ma tombe (ou peut-être que je serai dans un caveau sorore, entourée de femmes trop stylées, s’il vous plaît faites ça). Bon, en réalité, je préfère que mes cendres soient dispersées en mer, c’est plus lyrique... Bref, passons.
Le soin collectif est un espace de réparation commun, où se tissent des liens, des partages, des expériences et du soutien dans un cadre solidaire.
Contrairement au soin individuel, qui se concentre sur l'auto-soin personnel, le soin collectif repose sur l’idée que le bien-être de chacun·e est intimement lié à celui des autres, et que, ensemble, nous pouvons surmonter les difficultés et réparer les blessures collectives.
Voici quelques raisons pour lesquelles le soin collectif est un espace de réparation :
Partage et écoute active : Le soin collectif repose sur des échanges où les membres se soutiennent mutuellement. Partager ses expériences, ses luttes et ses émotions dans un groupe peut être profondément réparateur. L’écoute bienveillante et l’empathie des autres permettent de soulager les souffrances individuelles et d’envisager des solutions collectives.
Solidarité et soutien émotionnel : Dans un cadre collectif, on se sent moins isolé dans ses difficultés. En partageant des moments de vulnérabilité, les membres du groupe créent un environnement de soutien où chacun·e peut recevoir et offrir du réconfort, contribuant ainsi à une guérison commune.
Récupération des voix marginalisées : Le soin collectif permet de donner une voix à celles et ceux qui ont été réduits au silence ou opprimé·e·s. En créant un espace où l’on peut parler librement et sans jugement, on répare les injustices systémiques qui empêchent certaines d’être entendues.
Renforcement des liens communautaires : Le soin collectif renforce les liens entre les individu·e·s d’une communauté, favorisant un sentiment d'appartenance et de cohésion. Cela crée un environnement où les personnes se sentent soutenues et responsables les unes des autres, ce qui restaure un sentiment de sécurité et d'appartenance.
Création d’une culture de la vulnérabilité et de l’humilité : Dans un groupe valorisant le soin collectif, la vulnérabilité devient une forme de force. L’humilité permet de reconnaître que nous avons tou·te·s besoin des autres pour avancer. La réparation ne vient pas seulement par l’action individuelle, mais par un effort commun.
Transformation des rapports de pouvoir : Le soin collectif peut aussi être un espace pour remettre en question et transformer les rapports de pouvoir au sein des groupes. En instaurant des pratiques égalitaires, comme le tour de parole ou la facilitation attentive, on répare les structures de pouvoir inégales et on favorise un partage équitable des ressources et du soin.
4. Réconcilier les deux : Comment les deux approches peuvent se compléter
Nous pouvons imaginer un équilibre entre les deux, sans forcément opposer l’un à l’autre. L’individualisme et le collectif peuvent trouver des terrains d’entente où l’un nourrit l’autre.
Pour cela, nous pouvons concevoir des pratiques qui nous permettent de prendre soin de nous tout en créant des espaces solidaires où le partage et la coopération sont au cœur du processus. Investir pour notre bien-être doit aussi signifier lutter pour le bien-être de tou·te·s.
Par exemple, des cercles de discussion, des groupes de soutie, des ateliers collaboratifs (ou des cercles rituels avec moi ^^) peuvent être des moyens efficaces de prendre soin de soi tout en contribuant à la communauté. Dans ces espaces, chaque personne prend le temps de se connaître, de comprendre ses besoins et ses limites, tout en créant des liens authentiques nourrissant la solidarité collective.
*par exemple après l’expérience d’un cercle en ligne avec moi, tu peux avoir la possibilité de rejoindre “ton réseau sorore” sur WhatsApp, si tu veux garder le lien avec des personnes, ou même te rencontrer dans ta ville, demander ou proposer ton aide, ça va au delà de l’expérience.
Pour réconcilier ces deux formes de soin, il est essentiel de repenser l’autonomie. Autonomie ne signifie pas indépendance totale ou isolement, mais plutôt la capacité de prendre soin de soi pour mieux pouvoir contribuer à la collectivité. Cette autonomie est fondée sur l’interconnexion et la coopération. Par exemple, un soin collectif pourrait prendre la forme d’un jardin partagé, où les gens cultivent non seulement pour leur propre consommation, mais aussi pour échanger des savoir-faire, des ressources et des moments de convivialité, renforçant ainsi les liens sociaux et la solidarité.
Dans un monde où les inégalités sociales et économiques se creusent, il est primordial que nos efforts pour nous épanouir personnellement soutiennent également un changement collectif. Par exemple, une pratique de self-care inclusive, comme l'accès aux soins de santé mentale ou la lutte pour des conditions de travail équitables, devient bénéfique non seulement pour l'individu, mais aussi pour la société dans son ensemble.
Le soin collectif, à travers des réseaux de soutien, des initiatives de partage des ressources et des actions militantes pour des politiques publiques inclusives, répond aux défis systémiques du monde aujourd’hui. C’est un processus où chacun·e participe activement à l’amélioration du bien-être commun, que ce soit par des actions concrètes, des engagements politiques, ou par des gestes quotidiens.
Plutôt que d’opposer soin individuel et soin collectif, il est essentiel de les envisager comme des pratiques interconnectées :
Prendre soin de soi pour mieux prendre soin des autres : Lors d’un cercle rituel que j’ai organisé l’année dernière, j’ai demandé à chaque participant·e de prendre quelques minutes pour soi avant de se connecter au groupe. Cette simple pratique a changé la dynamique : chacun·e arrivait plus centré·e, plus disponible pour les autres.
Faire du collectif une ressource pour l’individu : Participer à des espaces collectifs peut nourrir des besoins individuels. Lors des cercles que j’anime, les discussions m’offre très régulièrement un sentiment de validation et de réconfort que je ne trouvais pas seule. C’est comme si ma réflexion et ma pensée individuelle s’arrête toujours très tôt, lorsqu’en groupe elle n’a aucune limite et peut vraiment s’ouvrir.
Ramener la politique dans le soin : Comme l’explique Joan Tronto dans Moral Boundaries, le soin est un acte profondément politique. Déjà en favorisant l’automatisation et la solidarité. Il s’agit de donner à chaque personne l’espace pour exprimer ses besoins tout en favorisant une solidarité entre les membres du cercle. Mettre en place des outils et des règles de fonctionnement pour garantir que toutes les voix soient entendues. Cela peut inclure la mise en place d’un tour de parole structuré, l’introduction d’une personne facilitateur·rice qui veille à l’équité de l’expression, ou encore l’utilisation de techniques comme la "parole libre" ou les "espaces de silence", où chaque participant·e peut choisir de parler ou de se taire sans pression.
Ce n'est pas seulement une question de soin au sens traditionnel du terme, mais de prendre soin de la justice, de l’équité et de la solidarité, tout en faisant face aux inégalités systémiques qui affectent la vie des participantes. Par des discussions conscientes, un travail de solidarité et une reconnaissance des rapports de pouvoir, le cercle devient un espace non seulement de soin, mais aussi de transformation sociale et politique.
5. Bye Bye 2024 - Hello 2025 ! Rejoins mon prochain Cercle Rituel
Si ces réflexions résonnent avec toi, je t’invite à explorer cette dynamique lors d’un Cercle Rituel, le 6 janvier 2025. Ensemble, nous prendrons un moment pour dire au revoir à l’année écoulée et accueillir la nouvelle avec intention et présence. Clique sur la photo pour en savoir plus +
6. Conclusion & ressources : bâtir un équilibre ensemble
Le soin individuel et le soin collectif ne sont pas des opposés, mais des partenaires dans la quête d’un bien-être durable. En apprenant à les équilibrer, nous pouvons nous ressourcer tout en contribuant à des dynamiques plus solidaires. Et si cette nouvelle année devenait l’occasion d’explorer ensemble ce que "prendre soin" signifie, au-delà des limites que nous impose la société actuelle ? Si cette question te passionne autant que moi, bienvenue dans SOIN COLLECTI·VES !
Si tu veux aller plus loin, quelques lectures :
Carla Bergman et Nick Montgomery - Joie militante : Construire des luttes en prise avec leurs mondes
Traduit par Juliette Rousseau, ce livre analyse le rôle central de la joie dans les mouvements militants. Il propose de penser les luttes non comme une série de sacrifices, mais comme des espaces de création, de solidarité et de réinvention collective, en prise directe avec les mondes qu'elles visent à transformer.Juliette Rousseau - Lutter ensemble : Pour de nouvelles complicités politiques
Dans cet ouvrage, l’autrice explore les défis et les potentialités des alliances entre différentes luttes sociales et politiques. Elle examine les obstacles comme le racisme, le sexisme et le classisme, tout en proposant des outils concrets pour construire des solidarités inclusives et renouveler les complicités militantes.Audre Lorde - Sister Outsider : Essays and Speeches
Recueil d’essais et de discours où l’autrice aborde des sujets comme le racisme, le sexisme, l'homophobie, et la nécessité de construire des solidarités entre les luttes. Elle insiste sur le fait que reconnaître les différences est une force pour les luttes collectives.Bell Hooks - All About Love : New Visions
Résumé : L’autrice redéfinit l'amour comme un acte politique et collectif. Elle critique les conceptions individualistes de l'amour et met en avant son rôle dans la construction de communautés solidaires et justes.Camille Teste - Politiser le bien-être : L’autrice critique la manière dont le marché du bien-être a transformé cette pratique en un produit de consommation dépolitisé. Elle appelle à une réintroduction de la politique dans les pratiques de soin pour qu’elles retrouvent leur pouvoir de transformation sociale.
Mona Chollet - Résister à la culpabilisation : et autres façons de reprendre le pouvoir sur nos vies
Cet essai explore la manière dont la culpabilisation est utilisée comme un levier pour maintenir l'ordre social et détourner l'attention des causes structurelles des problèmes. Mona Chollet invite à déjouer ces mécanismes et à reprendre le contrôle sur nos vies.
Merci de m’avoir lu,
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Prends soin de toi et des autres,
Tiffany Garrido
SOIN COLLECTI·VES